La théorie féministe du droit est une manière de penser la justice, la législation et les autres institutions juridiques à partir des différents mouvements d'émancipation des femmes.

Histoire

La théorie féministe du droit est apparue à la fin des années 1960 dans le cadre de la deuxième vague du féminisme. L'expression est utilisée pour la première fois à la fin des années 1970 par Anne Scales durant la préparation de "Celebrating 25", une fête doublée d'un colloque tenue en 1978 visant à célébrer le vingt-cinquième anniversaire de l'admission des premières femmes à l'école de droit de Harvard,,. L'expression est imprimée pour la première fois en 1978 dans la première publication du Journal de Droit des Femmes d'Harvard. La critique féministe du droit américain s'est développée en réaction au caractère patriarcal du système légal,.

En 1984, Martha Fineman fonde le Feminism and Legal Theory Project à l'Université de Wisconsin afin d'explorer les relations entre la théorie féministe, la pratique, et le droit, ce qui a joué un rôle essentiel dans le développement de la théorie féministe du droit.

Le droit a toujours occupé une place importante dans les conceptions féministes: le féminisme de la première vague considérait ainsi la lutte pour l'égalité des droits des femmes comme son principal objectif. Le droit est en effet perçu d'un point de vue féministe comme un instrument au service de réformes sociales émancipatoires. Le mouvement féministe de la deuxième vague s'est divisé autour de la question du droit. Le féminisme libéral a continué à prôner l'égalité devant la loi, et à valoriser une approche réformiste du droit, tandis que les féministes radicales ont souligné que la loi s'était révélée inefficace et restait un facteur majeur d'oppression et de renforcement de l'inégalité. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, ce courant s'est encore diversifié.

Principes

La théorie féministe du droit part du principe qu'il n'existe pas de norme juridique neutre du point de vue du genre. Elle analyse la manière dont les inégalités fondées sur le genre sont légitimées ou produites par le discours juridique. Elle s'attache également à une perspective réformiste, interrogeant l'utilité des outils juridiques dans la réduction de ces inégalités.

Les recherches dans ce domaine étudient les femmes en tant qu'actrices du droit, l'accès des femmes au droit, ou encore l'impact du droit sur la vie des femmes, par exemple d'un point de vue pénal ou fiscal. Les rapports de genre au sein du droit de la famille sont un autre point d'intérêt pour la théorie féministe du droit, notamment dans les débats autour de la gestation pour autrui ou la répartition du temps de travail.

Références

Bibliographie

Langues autres que le français

En français

  • Karine Lempen, « Droit », dans Dictionnaire. Genre et science politique, Presses de Sciences Po, , 190–203 p. (ISBN 978-2-7246-1381-0, DOI 10.3917/scpo.achi.2013.01.0190, lire en ligne)
  • Ce que le genre fait au droit, Dalloz, coll. « À droit ouvert », (ISBN 978-2-247-13475-5, présentation en ligne)
  • Coline Cardi et Anne-Marie Devreux, L'engendrement du droit, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-336-36329-5, lire en ligne)
  • Stéphanie Hennette-Vauchez, Marc Pichard et Diane Roman, Le Loi et le genre, CNRS editions, (ISBN 978-2-271-08229-9, lire en ligne)
  • Collectif, Les femmes et le droit: Constructions idéologiques et pratiques sociales, Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles, (ISBN 978-2-8028-0395-9, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

  • Loi Maria da Penha
  • Théorie féministe autochtone du droit
  • Féminisme carcéral
  • Théorie queer du droit
  • Loi révolutionnaire des femmes

Liens externes

  • Ressource relative à la recherche :
    • Stanford Encyclopedia of Philosophy
  • Portail du droit
  • Portail des femmes et du féminisme

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